Une vallée du bout du monde. Des traînées d'ombre couchées sur les grands prés, blancs de lumière. Plus haut, près du village, le mûrissement tranquille des blés. Il y a les rochers sauvages de Malamort, les bleus épurés de septembre et une maison au toit de lauzes. C'était mon île. Jean-Antoine Béteille, mon aïeul, se démenait comme à vingt ans pour remplacer mon père, mort dans la « drôle de guerre ». Ce bougre de Pierrat, Sarret, le pagès, Léa la bonne voisine ou Félix le musicien, me voyaient déjà « savant », parce que je fréquentais l'école, ce qui les effrayait un peu. Je les croyais, avec une naïve ferveur d'apprendre. Aujourd'hui, ils ne peuvent plus lire leur vie qui renaît dans ce livre. Mais j'éprouve un plaisir ardent à laisser monter ces voix du passé. Il me semble que tout être a besoin de la sève du souvenir. Roger Béteille est né en Rouergue, où il a passé son enfance et son adolescence, témoin attentif et sensible des mutations de la vie quotidienne. Auteur de plusieurs romans enracinés dans le terroir, Roger Béteille a largement contribué à faire découvrir et aimer sa région.
Book details
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Publisher
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Original text
Yes -
Language
French -
Original language
French -
Publication date
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Page count
288 -
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About the author
Roger Béteille
Roger Béteille retrace son enfance à Rouquès dans le Rouergue, encadré par une mère, et un grand-père remplaçant un père qui ne revint pas de la Grande guerre. Ce livre, à travers la vie d'une famille de paysans, est d'abord un recueil de souvenirs, de sensations, de sentiments, de goûts qui donne une vision vivante d'une époque, d'une région de la " France profonde ". Le décès de Jean-Antoine, le grand-père précipita l'entrée à l'école de Roger Béteille, véritable tournant dans sa vie. Puis l'arrivée de l'armée du Reich ancre brièvement Rouquès à une autre réalité : celle des soldats allemands logés, nourris mais participant également aux tâches quotidiennes, donnant une autre vision de l'occupation que Le silence de la mer.
C'est surtout un témoignage sur la France de nos ancêtres ; témoignage également de la " désertification " d'une région condamnée par le " progrès " et par la réussite scolaire, alors véritable moteur de l'ascension sociale, de ses jeunes.
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