La religion chez Hegel Qui accepterait encore, aujourd'hui, l'opposition entre un philosophe, qui remet tout en cause et poursuit sa recherche dans la solitude de sa raison, et un théologien, qui se contente d'expliciter une parole accueillie ? L'un et l'autre sont récusés par la crise qui secoue religion et traditions. Et pourtant, cette crise même a besoin d'être élucidée ; il faut jeter un regard, à la fois critique et existentiel, sur ces représentations religieuses - hier vivantes - et pesant encore d'un poids très lourd sur nos modes de pensée. Dès lors, un retour à Hegel - ou plutôt un détour par Hegel - s'impose. Quelles que soient les distances qu'on prenne à son égard, c'est dans sa pensée qu'on a vu converger et s'exprimer d'abord les questions que nous distribuons autrement, mais que nous ne recevons plus que transformées par l'hégélianisme. L'interrogation de Francis Guibal s'articule sur la phénoménologie de l'esprit, mais conserve tous les développements et renversements de l'actualité. Son livre a un double intérêt. Il est d'abord une initiation à Hegel, par une lecture de la phénoménologie structurée autour d'une question centrale. Il est encore un essai critique, d'une compréhension à la fois raisonnable et actuelle, des représentations religieuses. Unité d'une pensée, qui refuse toute équivoque, pour chercher, dans le présent, l'essentiel, le sens.