C’est ainsi que Jonas se vit confirmer [la] rumeur: une vieille passablement décrépite le voulait dans son lit et elle était assez folle et décidée pour le traquer jusque dans les égouts de la ville. Il apprit en outre («Que le diable lui bouffe les seins, la salope!») le surnom dont elle l’avait accommodé. […] – Belle-Bite! Elle m’a surnommé Belle-Bite! Comme si un homme n’était rien de plus que son engin! fulmina-t-il en postillonnant d’abondance. Jonas le hobo est prisonnier des rats dans la cave du Conseil, au fond des égouts de la ville de Québec. Tous les personnages y convergent: Betty-la-Bombe, une vieille itinérante subjuguée par sa queue; les amies de Betty, Piment et Roxy, horrifiées par cet écoeurant périple ; Vladimir le Borgne, le monstre assoiffé de vengeance à qui Bernie, le Roi des rats, a promis de livrer Jonas; le lieutenant Bouillon, le chef de la Brigade des égouts; Victoria-la-Vénérable, enfin, la doyenne des rates, qui a des comptes à régler avec Bernie. Belle-Bite le hobo est un roman à la verve rabelaisienne avec ses personnages excessifs, ses situations rocambolesques et son langage cru. Il tient tout à la fois de la bande dessinée et du conte. Un conte à l’humour noir où les égouts apparaissent comme le sordide reflet du monde qui les surplombe.