Rhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la réflexion sur l'Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une pièce engagée : "Je ne capitule pas", s'écrie le héros.
Le rhinocéros incarne le fanatisme qui "défigure les gens, les déshumanise". On sent l'influence de La Métamorphose de Kafka. Dans une petite ville, un rhinocéros fait irruption. Par rapport à lui, les personnages prennent diverses attitudes. Certains se transforment en rhinocéros ; un troupeau défile. Seul Bérenger résiste à la marée des bêtes féroces, symboles du totalitarisme.
Book details
-
Publisher
-
Original text
Yes -
Language
French -
Original language
French -
Publication date
-
Page count
336 -
General editor
-
Theme
-
Collection
About the author
Eugène Ionesco
Eugène Ionesco (1909-1994) prend place dès les années 1950 parmi les représentants de ce qu'on appellera «le théâtre de l'absurde». Ses premières pièces (La Cantatrice chauve , La Leçon ) traduisent son étonnement devant la vacuité des êtres et toutes les formes d'abrutissement. Tueur sans gages défend l'individu face à une société léthifère ; Rhinocéros délivre un message plus clair encore : qui voudra rester un homme aura à se méfier de tous. Malgré une angoisse toujours croissante (Voyages chez les morts ), Ionesco est de ceux qui ne capitulent pas.