ŤIl sentait sa propre vie sortir de lui, il sentait la vie de son frčre sortir du corps de son frčre comme si en męme temps quil était lui-męme, il était aussi son frčre, tous deux merveilleusement vides, non vivants mais non morts, tenant leurs vies en laisse. Fumerolles légčres de męme nature et pleines de courbes, leurs vies emplissaient la voiture, elles en débordaient débordement qui le ravissait car il signifiait que lui oui lui recelait tant de vie quelle pouvait excéder les limites de son corps, excéder les limites dune voiture, excéder les limites de son monde limité, les bornes du monde quil pouvait voir et ressentir pour fluer paisiblement et comme normalement vers partout, vers ce quil ne connaissait pas, vers ce quil ne soupçonnait pas et qui nexistait pas , elles se répandaient sur la route, elles envahissaient la campagne, entraient dans les granges et les maisons oů on les prenait pour de la vulgaire brume, elles sinfiltraient dans la terre, elles y disparaissaient et il ralentissait, il se garait devant linstitution, ils étaient arrivés. Ils traversaient le jardin lun derričre lautre. Le jour, ce jardin était une splendeur de buis taillés. La nuit, cétait un cauchemar surpeuplé. Il sonnait. Il remettait son frčre. Il sen retournait.ť
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Yes -
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French -
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284 -
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